Mémoire locale

Les monuments aux morts.

 
À partir du diaporama de la section photo du foyer rural de Pavie.

Pour la deuxième année ACTA a organisé à Saint Elix-Theux le 10, 11, 12, 13 novembre une exposition et une soirée sur le thème des monuments aux morts du Gers et leur symbolique.

La collaboration avec l'Office National des Anciens Combattants, la présence de MM Dabezies et Augé, co-présidents de l'association des descendants du 88e et du 288e, la participation du photo-club de Pavie et l'investissement de quelques uns de ses membres, ont pemis d'organiser cette manifestation afin de la rendre attrayante pour tous.

Une cinquantaine de personnes ont écouté attentivement les riches explications et les commentaires historiques de Mme Taffonneau sur la construction, la forme, la statuaire, les décorations, avec des photos et des diapositives à l'appui .Ils permettent aux dires des personnes présentes et intéressées de regarder de plus près ces monuments qui trônent le plus souvent au centre des villages de VVA. « On les voit, mais on ne les regarde pas vraiment » a constaté l'une d'elles. Chaque personne présente a ainsi pu appréhender l'époque d'après guerre qui a fait ériger ces monuments aux morts, comprendre les symboles dont l'interprétation, met en valeur, la guerre, la gloire, la paix, la liberté, en hommage à ceux qui ont combattu en 1914-1918 .

Le voyage 2005 à Roclincourt et son mémorial, Alain-Fournier et son passage à Mirande, sa mort au front et la retrouvaille de sa tombe avec ses compagnons, autant de sujets évoqués et passionnants pour ceux et celles qui s'intéressent à cette page d'histoire.

Une centaine de personnes venues à l'exposition, ont témoigné de leur intérêt pour ce sujet et rendez-vous est pris pour l'année prochaine avec de nouvelles idées...

En passant par les monuments aux morts...

11 novembre 1918, la Première Guerre Mondiale s’achève
11 heures, forêt de Rambouillet, clairière de Rethondes, l’armistice est signé…
Selon l’expression de Clemenceau, «  il ne reste plus qu’à gagner la paix ».
Le bilan est dramatique : 9 millions de morts, 17 millions de blessés, 6.7 millions d’invalides. 8 millions de français mobilisés, 4 millions d’entre eux au combat…et un homme sur trois morts pour la Patrie. 
La Patrie, à travers la loi du 25 octobre 1919, établit le principe de l’édification d’un monument dans chaque commune afin de rappeler le lourd sacrifice consenti par les Français. Il est donc question de conserver la mémoire des soldats tombés durant la guerre. C’est faire le deuil d’une génération perdue.
Les monuments aux morts, témoins muets de l’Histoire, en disent long, pour peu qu’on sache les lire. Pour notre département, 400 monuments (pour 463 communes) annoncent 8382 noms.

La loi de finance de 1920 fixe entre 4 et 15 % (selon la richesse de la commune et le nombre de morts) la subvention de l’Etat pour aider les communes à construire ce monument. Les petites communes sont plus vaillantes, ouvrier, paysan ou bourgeois, riche ou pauvre l’élan est unanime pour rendre hommage à l’enfant du pays ; il n’en va pas de même dans les grandes villes ou s’affrontent les politiques, au travers de cérémonies religieuse ou laïque.
Si certains monuments sont achetés sur catalogue, d’autres sont de vraies créations artistiques.

5 pistes permettent de décrypter une lecture :

L’emplacement, la localisation : au centre de la cité ou à l’écart, près de l’église, de la mairie ou au cimetière.

La forme, souvent déterminée par le budget, simple obélisque ou colonne brisée dans nos petites communes, La statuaire plus riche correspond souvent au Poilu, triomphant, valeureux, agonisant au simplement au repos. La femme symbolise aussi bien la patrie, la mère ou la veuve.

Les symboles floraux, sont importants et ne sont pas dénués d’allusions bibliques:
la feuille de laurier = repos mérité, deuil et victoire (crucifixion et résurrection du Christ)
la couronne de laurier = triomphe militaire
la feuille de chêne = force et éternité
la palme = grandeur des soldats (les habitants de Jérusalem accueillent Jésus avec une haie de palmes)
Le coq = symbole de la Patrie gauloise et puis de la France (résurrection du Christ)
Ailes pliées, allure fière, tête bien droite, comme au garde à vous.

La croix de guerre 1914-1918, décore souvent le monument aux morts. Cette décoration créé au printemps 1915 récompense la bravoure du combattant. Elle a aussi été attribué à des villes martyrs.

Les inscriptions,
officielle, « morts pour la France »
patriote, « à nos héros », « à la mémoire glorieuse »
chaleureuse, « à ses enfants »
pacifiste, « ils sont morts pour que la paix règne entre les peuples »
« que maudite soit la guerre »

Le monument aux morts, lieu de mémoire devient chaque 11 novembre un lieu de culte républicain.


Page : Les monuments aux morts de VVA