Mémoire locale :
conférence
et pièce de théâtre.

Pour la troisième année, ACTA a organisé à Saint Elix-Theux, le 10 novembre une soirée"mémoire locale" en deux parties: une conférence et une pièce de théâtre.

En première partie, Marcelle Taffonneau abordait les causes lointaines de la guerre de 1914-1918. Les faits étaient abordés clairement avec un support visuel, qui permettait à chacun de fixer les moments importants des troubles de cette période.

 

La guerre de 1914-1918 : des causes multiples

1° guerre mondiale, 3 août 1914/11 novembre 1918, 11 heures

  • Petite précision de vocabulaire :
    Je récuse totalement l’expression « guerre mondiale », au moins jusqu’en 1917.
    Les 3 premières années, la guerre est une guerre civile européenne. Les Australiens, Canadiens sont des ressortissants de l’empire britannique ; les Africains sont ceux de l’empire colonial français….
  • La mobilisation générale est décrétée le 3 août 1914, c’est la 1ère fois que l'arrière sera mobilisé autant que l'avant, la première fois que l’ensemble les femmes aura un rôle décisif dans la marche du pays.
  • La guerre sera courte, pense-t-on, les soldats allemands se voient à Paris dans 6 semaines et partent en riant,
  • Les soldats français défilent déjà à Berlin, résolus :
    « Nous partons soldats de la République », pour un désarmement général et la dernière des guerres » écrit Charles Péguy, le 4 août 1914 dans les Cahiers de la Quinzaine.

Les causes de ce conflit sont multiples et la perte de l’Alsace en 1871 ne pèse plus lourd par rapport aux tensions du début du XX° siècle :

1.Dans la poudrière des Balkans, l'exaspération des nationalismes est à son comble. L’Autriche, la Russie et l’empire ottoman se disputent et se partagent les territoires sans tenir compte des populations.

2.Impérialisme colonial, en particulier la rivalité franco-allemande au sujet du Maroc

3.La weltpolitik ou politique mondiale, (au fond la mondialisation avant la lettre) l’empire allemand veut devenir une grande puissance et lorgne sur la Grande Bretagne et sa puissance commerciale et navale. La Grande-Bretagne elle, craint ces volontés d'expansion.

4.Le passif de la revanche de 1871 sera ravivé pour maintenir la foi patriotique dans « l’Union sacrée ».

  • Cette guerre personne ne la veut, mais partout on la croit inévitable...
    (côté français)
    « La guerre mon général ? Vous n' y pensez pas !
    - Si, j'y pense, j'y pense même toujours. La guerre, nous l'aurons, je la ferai, et je la gagnerai ! » (conversation entre Joffre et un jeune officier en 1912).
    (côté allemand)
    En 1913, les dernières paroles du maréchal von Schlieffen :
     « il faudra faire la guerre, n'oubliez pas, mon plan est prêt »
    l'auteur O. Tannenberg, théoricien allemand, suppose, en 1911, la guerre finie, la France a été vaincue ...

    C’est « la psychose de la guerre » et « la grande illusion »
    alors on la prépare, au cas où ...

    1. plus d'hommes dans les armées
    2. achat de matériel lourd
    3. propagande effrénée,
      voire « bourrage de crâne »...

Les chiens sont lâchés !

1914 : l’Europe est divisée en deux blocs :
la Triplice : l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et l’Italie et la Triple Entente : la France, la Grande Bretagne et la Russie

  • Un engrenage inexorable
    28 juin : assassinat de l'archiduc héritier du trône d'Autriche François-Ferdinand et de sa femme
  • 23 juillet : ultimatum autrichien à la Serbie
  • 28 juillet : l'Autriche déclare la guerre à la Serbie
  • 29 juillet : mobilisation autrichienne
  • 31 juillet : mobilisation russe
  • 1 août : mobilisations allemande et française
  • 1 août : l'Allemagne déclare la guerre à la Russie
  • 3 août : l'Allemagne déclare la guerre à la France et envahit la Belgique
  • 4 août : la Grande Bretagne déclare la guerre à l'Allemagne

Des responsabilités partagées ?
oui sans doute assurent les historiens.

Mais triste réalité, 8 millions de morts dont 8490 gersois.


« Les Tréteaux de l'Armagnac » :
« Le soldat oublié »

En 2005, devant le « Monument aux Morts » de son village, un adolescent révise péniblement sa leçon d'histoire, quand soudain surgit un soldat défiguré. C'est le « Fantôme » d'un poilu, qui cherche son nom sur un tombeau. Mutin pacifiste de 1916, il fait une révision de sa guerre, celle qu'il croyait être la « der des der », mais qui n'était que la première...
Deux générations se rencontrent par delà le temps, avec pour seuls espaces un Monument aux Morts et une histoire d'hommes.

Texte: Laurent Bachou
Mise en scène: Luc Courrèges
Interprétation : Laurent Rachou, Jérôme Pradère

Le projet Mémoire locale se poursuit en novembre 2007. L'étude de cette guerre déclenchera 20 ans plus tard la deuxième guerre mondiale. A suivre.